J’ai beaucoup de petites choses dans mon atelier. Trouvées, achetées, offertes ou crées.
Elles l’habitent.
Elles attendent.
Je leur porte attention, souvent le matin à l’arrivée à mon travail. À chacune d’elles, je porte une sorte de bienveillance qui ressemble à un soin.
La plupart du temps, rien ne se passe.
Il y a une forme d’empreintes qui s’installe dans ma mémoire.
J’attends.
Il n’y a pas encore de pourquoi ni de comment. Il y a une interaction. C’est peut-être comme une affection qui nous lie.
C’est vague.
S’installe un langage sans mots.
L’observation a ses forces.
Juste des choses et moi dans un même lieu et quelque chose d’abstrait se construit.
Il y a un espace rempli de fils métalliques.
Je me figure une image de clôture avec des fils torsadés.
J’ai des cheveux, ceux de mes proches, les miens aussi.
Des cheveux s’emmêlent.
Des cheveux coincés dans des fils métalliques.
Une très longue traînée de fils et de cheveux pourrait prendre la forme d’une maison.
Ma maison est un enclos.
Je construirais une maison, faible comme celle de mon enfance et fragile comme celle que j’habite.
Elle aura besoin de soutien. Encore des fils transparents la consolideraient.
Un fil rouge.
Un projet apparaît.
Une genèse.
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